Les avis consommateurs sur Google figurent parmi les éléments influençant la décision d’achat des internautes. En effet, plus de 80% des utilisateurs d’internet se tournent vers cette plateforme pour trouver un produit.
Du point de vue des consommateurs, ces avis doivent donc être authentiques afin de ne pas se faire arnaquer. Cela fait d’ailleurs aussi partie de la politique commerciale de l’entreprise de la Silicon Valley.
Voilà pourquoi Google Ireland, le siège européen de la société, doit maintenant révéler l’identité des poseurs d’avis frauduleux selon la cour d’appel de Dijon.
Une double condamnation pour Google
Le 21 juin dernier, la cour a pris la décision de condamner l’entreprise Google Ireland. La poursuite concerne deux personnes anonymes ayant publié sur Google Maps une évaluation du Château de Balleure. Il s’agit d’une chambre d’hôtes située à Etrigny qui a reçu respectivement 2 étoiles en 2018, puis 1 étoile en 2020.
La sentence annonçait aussi des sanctions économiques pour l’entreprise du célèbre navigateur internet. Celle-ci devait alors payer les frais de justice et verser une indemnité de 2 000 euros à la victime. La suppression des messages en rapport avec les activités frauduleuses, quant à elle, sera soumise à des examens ultérieurement.
D’après la cour, la maison d’hôtes concernée par les faux avis de consommateurs dispose d’un motif légitime pour effectuer la requête. Il est tout à fait logique de demander à savoir qui se tient derrière les comptes auteurs des notes anonymes. Toutefois, d’après le responsable du Château de Balleure, il s’agit simplement d’un push de Google Maps.
A noter que cette fonctionnalité consiste à donner aux utilisateurs de l’application de noter un établissement à proximité. Ces derniers peuvent alors donner des avis d’usagers sans même avoir une expérience de consommation auprès de celui-ci. De plus, de son côté, Google ne propose aucune solution de vérification de l’opinion de ses clients.
La recrudescence des faux avis
Face à la situation, Raoul SALAMA, le propriétaire du Château de Balleure, compte poursuivre Google sur le fond. Les consommateurs ne disposent pas d’assez d’assurance concernant les faux avis sur la plateforme selon lui. Il met aussi en avant les nombreuses infractions de l’entreprise condamnée. C’est le cas notamment de la directive européenne « Omnibus » qui interdit la diffusion d’avis sans vérification préalable.
Pour sa part, Google se défend derrière le règlement de l’application Maps. Celui-ci stipule que les évaluations doivent uniquement se fonder sur des expériences et informations avérées. Un éventuel bras de fer se présage donc encore entre les victimes de ces faux avis et ce géant d’internet.
D’ailleurs, le problème d’offres, d’annonces et d’avis frauduleux ne concerne pas simplement la région d’Europe. Il s’agit d’un phénomène planétaire qui nécessite des mesures adéquates. Les litiges et les différents types de contentieux se multiplient entre les consommateurs et les plateformes en ligne à ce sujet.
En Grande Bretagne, par exemple, l’Autorité britannique de la concurrence (CMA) procède à des enquêtes approfondies à propos d’Amazon et Google. L’entité soupçonne ces entreprises de ne pas déployer assez d’efforts pour lutter contre les faux avis sur internet. Affaire à suivre.
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